Malgré une disposition des français à aller vers des régimes alimentaires moins carnés, on observe sur le terrain que le sujet de l’évolution des systèmes alimentaires (de la production à la consommation) vers des assiettes plus durables et plus végétales fait parfois l’objet de débats voire de tensions sur les territoires et constitue un réel frein à l’évolution des environnements alimentaires.
Ce constat est fait malgré un consensus scientifique qui a montré que :
- l’alimentation représente 1⁄4 de notre empreinte carbone d’un français dont 60% liés aux produits d’origine animale (lait, œuf, viande, poisson).
- plus de 70% de la surface agricole utile est dédiée à l’élevage posant, entre autres, des questions de souveraineté alimentaire puisque les surfaces restantes ne suffisent pas aux autres productions nécessaires à une alimentation saine (fruits et légumes, légumineuses, céréales pour la consommation humaine)
- les recommandations nutritionnelles s’accordent sur la nécessaire réduction de la consommation de viande, la Société Française de Nutrition recommande le remplacement de 50% de notre consommation de viande (pour atteindre 450g de viande max par semaine) par des fruits, légumes, légumineuses, céréales et fruits secs
Le 19 septembre nous avons bénéficié des éclairages et retours d’expériences de :
- Anna Faucher, Let’s Food – co-autrice d’une publication à paraître destinée aux techniciens de collectivités souhaitant aborder les enjeux autour de la « viande » dans les projets alimentaires territoriaux (PAT)
- Damien Cahen, Parlons Climat – commanditaire de l’étude « Les français face aux transitions agricoles et alimentaires », dont des éléments ont été présentés en avant-première lors de cet atelier.
Publiée aujourd’hui lundi 28 octobre 2024, l’étude complète menée en mai 2024 par Parlons Climat et l’institut de sondage Verian, met en évidence l’évolution des comportements alimentaires des français.
Enrichit par les retours de terrain des participant·es, les discussions ont porté sur les perceptions et postures autour de la viande, autant sur les territoires que dans l’opinion publique.
Le constat a été fait que, souvent, quelques acteurs dominent le débat, ne laissant pas de place à la diversité des positions, ce qui engendre une polarisation du sujet. Les enjeux étant complexes, il n’est pas facile de communiquer clairement face à un discours dominant qui a tendance à simplifier les termes du débat.
De nombreuses pistes d’actions ont été évoquées pour agir vers le « moins de viande », entre autres :
- Associer le “moins de viande” à l’enjeu de souveraineté alimentaire (répartition de la surface agricole utile)
- Donner une plus grande visibilité et un “visage” aux producteurs de légumineuses
- Augmenter et rendre davantage visible une offre plus végétale (dans les restaurants, la restauration collective, en magasin etc)
- Identifier les bonnes parties-prenantes à mettre autour de la table dans les réunions
- Sortir le sujet des réunions techniques et impliquer les habitant·es
