Appel de Lorient : vers un dépôt de plainte contre le gouvernement français

  • Plaidoyer
ALTAA relaie l'Appel de Lorient en soutien à la production biologique pour faire face au dérèglement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et à l’explosion des maladies. De nombreux allié·es d'ALTAA ont déjà signé.
Appel de Lorient

La liste des mesures que nous jugeons nécessaires :

Politique

Une reconnaissance et un soutien accru, immédiat et durable de l’Union Européenne et de la France pour la bio et le commerce équitable :

  • Renforcer les aides à l’installation en bio et les systèmes d’accompagnements, notamment par les pairs, pour permettre l’installation de tous⸱tes

  • Refonder la formation agricole pour qu’elle apporte des compétences agroécologiques, coopératives et de terrain pour accompagner l’évolution des nouvelles générations d’agriculteur⸱rices

  • Augmenter le montant de l’éco-régime (premier pilier de la PAC),

  • Pérenniser et augmenter le crédit d’impôt

  • Utiliser la réserve de crise européenne pour attribuer une aide exceptionnelle aux agriculteur⸱rices bio en cours de conversion ou en grosses difficultés économiques

  • Repenser une nouvelle PAC favorable à la bio et au commerce équitable, qui pourrait privilégier une rémunération par actif, et dont l’application par les états serait obligatoire 

  • Généraliser les paiements pour services environnementaux (PSE), reconnaissant les externalités positives de la bio et du commerce équitable : bénéfices sociaux et environnementaux de l’agriculture biologique et du commerce équitable. La quantification des externalités est essentielle pour objectiver l’impact des modes de production sur la biodiversité, le climat, la fertilité et la santé des sols, la qualité de l’eau, la gestion des ressources, la santé humaine

  • Créer des dispositifs fiscaux neutres pour les finances publiques, type bonus/malus, qui pourraient s’appliquer au niveau des transformateurs (bonus en faveur des entreprises qui achètent et transforment des produits bio et équitables, compensé par un malus fiscal payé par les autres entreprises).
  • Augmenter la redevance pour pollutions diffuses dans le cadre des projets de lois de finances (PLF) en vertu du principe pollueurs-payeurs
  • Rédiger une nouvelle loi d’orientation agricole prenant acte des propositions en faveur de la généralisation et de l’accessibilité de la bio et du commerce équitable notamment à partir des travaux du collectif Nourrir.

  • Conditionner les importations de produits alimentaires au respect des normes sociales, environnementales et sanitaires françaises et européennes (mesures miroir)

Réglementaire

Une politique réglementaire enfin adaptée aux urgences environnementales et climatiques, intégrant les coûts cachés :

  • Interdire des pesticides de synthèse dangereux

  • Appliquer la réglementation européenne pour un véritable contrôle de la toxicité des pesticides dans leurs formulations complètes, et des métabolites de décomposition, avant leur commercialisation

  • Obtenir par les agences sanitaires françaises (ANSES) et européennes (EFSA) que tout produit dont la formulation serait toxique à court ou à long terme soit interdit à la fabrication, la vente et l’usage, dans un cadre professionnel ou amateur.

  • Reconnaître par l’Etat de l’impact de ces pollutions, notamment celles causées par le chlordécone et par le prosulfocarbe.

  • Interdire les publicités à destination des jeunes publics promouvant des produits ultra transformés, trop gras, trop sucrés, trop salés
  • Obliger à des avantages marketing pour les produits bio et équitables

  • Interdire les OGM et nouveaux OGM (NTG) 

  • Obliger une transparence immédiate et d’un encadrement sur la répartition de la valeur entre les acteur⸱rices et sur les marges réalisées, en particulier par les enseignes de la grande distribution, les acteur⸱rices de la transformation, les magasins spécialisés

  • Faciliter l’accessibilité des consommateur⸱rices aux produits bio et équitables via une réglementation imposant aux distributeur⸱rices un pourcentage minimum de linéaires ou de référencement des produits bio-locaux et équitables
  • Obliger des contrats commerciaux, basés sur les coûts de production réels, par filière et par zone géographique, et incluant le panier de biens essentiels pour un revenu vital aux agriculteur⸱rices garantissant leur autonomie

  • Mettre en place une politique de protection de la biodiversité et des milieux dont les aires d’alimentation de captage, les pollinisateurs et l’avifaune en particulier
  • Renforcer la stratégie éco-phyto en rendant contraignant l’objectif de réduction de 50% des pesticides reposant sur l’indicateur de référence (NODU)

Social

Une politique sociale permettant le bien manger pour toutes et tous

  • Déployer à l’échelle nationale une sécurité sociale de l’alimentation

  • Éduquer les enfants à une nutrition équilibrée et à une consommation responsable en leur proposant des menus vraiment sains et durables en restauration collective.
  • Soutenir immédiatement l’accessibilité des populations plus sensibles et plus précaires à l’alimentation bio de produits frais peu transformés : la généralisation de paniers gratuits de légumes bio pour les femmes enceintes et dans les 1000 premiers jours de l’enfant, des chèques alimentaires vers les produits bio et équitable pour les étudiant⸱es, les ménages les plus précaires, et les personnes les plus sensibles. 

  • Réduire la consommation de protéines animales
  • Mettre en place de coopératives alimentaires territoriales. 


Éducatif

Un plan national d’éducation populaire à l’alimentation bio et au commerce équitable

  • Garantir l’indépendance des acteurs et actrices de l’éducation populaire

  • Appliquer des pratiques éducatives émancipatrices 

  • Intégrer un programme national d’éducation au goût et à l’agriculture en concertation avec les partenaires sociaux et associatifs 

  • Former les professeur.e.s
  • Sensibiliser à l’interdépendance des santés de l’humain, des animaux, des plantes, des écosystèmes et du climat, selon le concept “Une seule santé” auquel répondent les pratiques agrobiologiques. 

  • Sortir des cadres scolaires : visiter tous les espaces qui constituent la chaîne alimentaire,
  • Introduire des espaces d’échanges intergénérationnels et interculturels.
  • Végétaliser les établissements scolaires 



Signataires sur place et premier⸱es signataires :

  1. Associations, collectifs et entreprises : Bio Consom’acteurs, Bio Équitable en France, Collectif les Pieds dans le Plat, SCIC Nourrir l’avenir, Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, Commerce Équitable France, Biocoop France, France Nature Environnement, Fédération Artisans du Monde, Générations Futures, Biocoop les 7 épis, Optim’ism, GAB56, Agir pour l’Environnement, FAIRe un monde équitable, Secrets Toxiques, Apro Bio Hauts de France, Au fil des Séounes, le Baranoux, IFOAM France, Stop Monsanto, Terre de liens, collectif 10 mai, Stop chlordécone, Bio Partenaire, l’UNAF, Pollinis
  2. Elu.es : Benoit Biteau, Daniel Salmon, Damien Girard, David Cormand, Aurélie Trouvé, Claire Lejeune, Lisa Belluco, Boris Tavernier, Marie Pochon, François Dechy, Rozenn Metayer
  3. Personnalités et responsables associatifs  : Stéphanie Pageot, Marc Dufumier, Julien Kien, Isabelle Bretegnier, Claude Gruffat, Joël Labbé, Olivier Roellinger, Jacques Caplat, Philippe Pointereau, Lylian Le Goff, Nadine Lauverjat, Philippe Camburet, Estelle Dubreuil, Vincent Rousselet, Marie Monique Robin, Hugues Toussaint, Dominique Marion, Denis Lairon, Frédérique Jacquemart